Maladies tropicales
Les analyses parasitologiques
Le diagnostic au laboratoire des affections parasitaires repose soit sur la mise en évidence du parasite à différents stades de son développement, soit sur la mise en évidence d’anticorps témoignant d’une réponse immunitaire de l’organisme à sa présence. Ces deux méthodes ne peuvent pas s’employer indifféremment, elles dépendent du parasite en cause.
Quelques situations fréquentes sont évoquées.
Le paludisme
Première endémie mondiale parasitaire : La moitié de la population mondiale vit dans des pays à risque de transmission du paludisme soit 109 pays. 200 à 300 millions de personnes sont infectées et on recense 700 000 à 1 million de morts dont 90% en Afrique. C’est une maladie transmise par un moustique (l’anophèle femelle). Il existe une chimioprophylaxie efficace pour les voyageurs mais pas de vaccination.
Toute fièvre et/ou signes cliniques évocateurs au retour d’une zone à risque doit faire suspecter un accès palustre.
C’est un diagnostic d’urgence car le pronostic vital peut être en jeu (accès pernicieux à Plasmodium falciparum).
Nous utilisons au laboratoire la combinaison de 3 techniques référencées (goutte épaisse, frottis simple et test rapide HRP2). Les premiers résultats peuvent être communiqués au médecin en moins de 30 minutes.
Frottis montrant la présence de Plasmodium falciparum dans les hématies (globules rouges)
Crédit : Parasitologie – Faculté de Médecine Necker Paris
Les schistosomoses (bilharzioses)
Deuxième endémie mondiale parasitaire après le paludisme. Plus de 200 millions d’individus sont infectés. C’est une pathologie des « pieds nus » et des baignades en eau douce contaminées par les larves d’un ver plat : le schistosome.
Le parasitisme est à l’origine d’atteintes viscérales (vessie, tube digestif, etc.) potentiellement graves.
Une hyperéosinophilie sanguine, une hématurie microscopique associée à un séjour dans un pays à risque (même il y a longtemps) déclenche automatiquement la recherche des œufs dans les urines et/ou les selles.
Oeuf de Schistosoma haematobium agent de la bilharziose urinaire
Crédit : Parasitologie – CHU de Dijon
Les filarioses
Troisième endémie parasitaire mondiale. Elle sévit dans toute la zone inter et subtropicale du globe. Les filarioses touchent environ 150 millions d’individus et se traduisent par des tableaux cliniques d’une grande variété.
Elles ont pour point commun de résulter d’une infestation par des nématodes (vers) et leurs larves appelés microfilaires qui peuvent être retrouvées dans le sang périphérique.
Toute hyperéosinophilie chez un patient au retour d’un pays à risque déclenche de la part du technicien l’examen minutieux au microscope d’une goutte de sang concentré à la recherche de microfilaires.
Microfilaire Loa-loa
Crédit : Parasitologie – Faculté de Médecine Necker Paris
L'amibiase
C’est une maladie endémique, fréquente et parfois mortelle dans les régions chaudes et humides du globe, liée au péril fécal et aux mauvaises conditions d’hygiène.
Le parasite : Entamoeba histolytica est responsable dans sa forme classique de la « dysenterie amibienne » ; il peut exister des formes atténuées et souvent un portage asymptomatique, ce qui est souvent le cas dans les pays tempérés.
Le diagnostic se fait sur examen direct de selles fraîchement émises au laboratoire pour la mise en évidence des formes végétatives pathogènes et des kystes après techniques de concentration. C’est un examen microscopique difficile demandant un personnel entraîné à pouvoir faire la distinction entre Entamoeba histolytica des autres amibes commensales non pathogènes, vivant dans le tube digestif de l’homme.
Formes végétatives d’Entamoeba histolytica-dispar
Crédit : Parasitologie – Faculté de Médecine Necker Paris